Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
Voici le printemps !
mars, avril au doux sourire,
Mai fleuri, juin
brûlant, tous les beaux mois amis !
Les peupliers, au
bord des fleuves endormis,
Se courbent
mollement comme de grandes palmes ;
L'oiseau palpite au
fond des bois tièdes et calmes ;
Il semble que tout
rit, et que les arbres verts
Sont joyeux d'être
ensemble et se disent des vers.
Le jour naît
couronné d'une aube fraîche et tendre ;
Le soir est plein
d'amour ; la nuit, on croit entendre,
A travers l'ombre
immense et sous le ciel béni,
Quelque chose
d'heureux chanter dans l'infini.
Victor HUGO (1802-1885)
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