Le coin du feu
Suis-je seul ? je me
plais encore au coin du feu.
De nourrir mon
brasier mes mains se font un jeu ;
J'agace mes tisons ;
mon adroit artifice
Reconstruit de mon
feu le savant édifice.
J'éloigne, je
rapproche, et du hêtre brûlant
Je corrige le feu
trop rapide ou trop lent.
Chaque fois que j'ai
pris mes pincettes fidèles,
Partent en pétillant
des milliers d'étincelles :
J'aime à voir
s'envoler leurs légers bataillons.
Que m'importent du
Nord les fougueux tourbillons ?
La neige, les frimas
qu'un froid piquant resserre,
En vain sifflent
dans l'air, en vain battent la terre,
Quel plaisir,
entouré d'un double paravent,
D'écouter la tempête
et d'insulter au vent !
Jacques DELILLE
(1738-1813)
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