Trois époques, un site : la vallée de l'Issoire à Saint-Germain (1)

La vallée de l'Issoire à Saint-Germain est très encaissée et on parla longtemps de gorges de l'Issoire. Aucun chemin n'y accédait, ses profondeurs sombres inquiétaient et étaient le sujet de multiples peurs et légendes.

L'Issoire prend sa source en Haute-Vienne, dans les Monts de Blond, sur la commune de Blond à une altitude de 372m. Sa longueur est de 45,7 km. Elle traverse les communes de Blond, Mézières-sur-Issoire, Gajoubert, Bussière-Boffy en Haute-Vienne et de Brillac, Esse, Saint-Germain-de-Confolens  en Charente. Elle se jette dans la Vienne à Saint-Germain de Confolens à une altitude de 127m.

Cette petite rivière aux eaux limpides et cristallines au cours  torrentiel était ponctuée de trois moulins en amont de Saint-Germain. Tout d'abord, un moulin à tan . Comment  fonctionnait-il? Aucune trace dans les archives locales. Le "tan" ou écorce de chêne servait au tannage lent des peaux, le tan était moulu et  utilisé en macération dans l'eau froide. Au même endroit il y avait également un moulin à foulon. Les étoffes de laine étaient traitées avec l'argile à foulon pour les dégraisser et les feutrer ce qui les rendait imperméables.  De ces deux moulins  il ne reste plus qu'une écluse que les pêcheurs affectionnent.

En amont, on trouvait alors un moulin à céréales et à huile que l'on voit sur cette carte postale

datant des années 40-50 : le"petit moulin de l'Issoire" ou "moulin des Charrauds".
Le bâtiment est assez important  en deux corps, la roue est toujours là et une treille court sur la façade arrière. 

Sur la droite , on aperçoit le rocher branlant, selon la légende.

Il y a peu de végétation : le bois est le seul et unique moyen de chauffage à la campagne, les forêts sont régulièrement coupées.

Y avait-il encore un meunier, ce n'est pas sûr, car le dernier meunier connu est Bonnaud Jean en 1906.